Des «Devoirs de français» pour nos lecteurs

Une semaine entière de contenus de tous genres et formats sur l’état du français au Québec.
Photo: Jacques Nadeau Le Devoir Une semaine entière de contenus de tous genres et formats sur l’état du français au Québec.

Depuis son adoption en 1977 par le gouvernement péquiste de René Lévesque, la Charte de la langue française a soulevé les passions, forcé l’admiration, engendré nombre de querelles juridiques. La confirmation du français comme langue officielle du Québec est enchâssée dans une loi, mais le devoir de vigilance extrême pour que la primauté du français s’exerce dans toutes les sphères de la société n’a jamais pu s’atténuer. Plus que jamais, alors que l’anglais s’étale à Montréal, cette obligation de surveillance est vitale.

Puisque votre Devoir, depuis sa création, a fait de la défense du français non seulement un axe de couverture, mais une de ses plus précieuses valeurs, il continue de suivre, en sa qualité de critique curieux, l’évolution de la protection du français et de ses nombreux soubresauts. À la veille du dépôt d’un « costaud » chapelet de mesures destinées à renforcer la loi 101, ainsi que le promet le ministre responsable de la Langue française Simon Jolin-Barrette, il nous a semblé tout naturel de vous offrir tout au long de la semaine un état des lieux sur la santé du français au Québec.

Nous avons donc fait nos « Devoirs de français » — c’est le nom de cette série transversale qui proposera des contenus dans toutes les sections du Devoir, reflet des secteurs distincts de la société, sur l’état du français. Nos journalistes, chroniqueurs, éditorialistes, collaborateurs invités de la page Idées et autres artisans de la rédaction travaillent depuis plusieurs semaines autour de ce projet spécial, qui prendra différentes formes : reportages sur le terrain, entrevues de fond, sondages, chronologies, grands angles politiques, analyses, infolettres, reportages vidéo, débat entre chroniqueurs. Nous n’avons ménagé aucun effort pour ausculter notre langue sous toutes ses coutures.

La langue française s’imbrique partout, tout le temps, et c’est pourquoi il fut passionnant de dérouler les possibilités infinies de zones de couverture journalistique : en culture, où le français est à la fois un socle et la possibilité d’expressions multiples ; en éducation, où les contestations juridiques colorent encore les débats ; au travail, où des efforts de redressement sont attendus ; dans la démographie, où les jeunes expriment différemment leur attachement à leur langue ; du côté des nouveaux arrivants, pour qui l’apprentissage du français est une obligation.

C’est aussi un immense projet d’équipe que nous vous offrons avec fierté. En cette période pandémique, les salles de rédaction comme la nôtre produisent l’entièreté de leur contenu de manière délocalisée, et pour des groupes qui comme nous carburent généralement à l’esprit d’équipe et à l’adrénaline provoquée par l’énergie électrisante d’une salle de rédaction, il faut tenter de retrouver autrement une certaine cohésion. Ce projet de nous à vous non seulement nous rapproche au sein du Devoir, mais en plus il nous rassemble avec notre communauté de lecteurs autour d’un projet commun. Bonne lecture !

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