
Immigration: Labeaume et Gosselin jaugent leurs désaccords

Le débat sur l’immigration s’est déplacé vers le conseil municipal de la Ville de Québec lundi, alors que le maire Régis Labeaume a réitéré que Québec avait besoin de nombreux immigrants francophones, tandis que le chef de l’opposition, Jean-François Gosselin, a avancé que la langue qu’ont les gens à l’arrivée n’avait pas d’importance.
« Il y a deux facteurs qui font qu’un immigrant s’intègre dans notre communauté. Tout d’abord des jobs. Et aussi parler la langue locale et ici, c’est le français », a lancé le maire lors de son allocution devant les élus du conseil municipal.
Préoccupé par la pénurie de main-d’œuvre, le maire plaide pour un accueil massif d’immigrants francophones en provenance d’Europe. « J’ai rencontré des dirigeants des parcs industriels la semaine dernière. Tout le monde dit qu’ils manquent de main-d’œuvre. […] Quelqu’un qui a des contrats et ne peut pas progresser […] qu’est-ce qu’il fait ? […] On commence à réfléchir à de la délocalisation », a lancé le maire.
M. Labeaume a ensuite souligné que les gens de Québec étaient favorables à l’immigration. « Le seul problème, c’est qu’il y a quelques droites toxiques dans le décor qui pensent qu’ils représentent Québec, souvent en appui avec nos amis de l’opposition. »
À cela, le chef de Québec 21, Jean-François Gosselin, a rétorqué qu’il ne se sentait pas visé par les accusations de xénophobie et était au contraire très favorable à l’immigration.
Par contre, a-t-il dit, « ce n’est pas vrai qu’il faut absolument recruter des gens qui parlent français. Le français, ça s’apprend. C’est aux employeurs de décider quels sont leurs besoins. »
Seuils d’immigration, sujet tabou
Les deux élus ont toutefois évité de se prononcer directement sur la proposition de la Coalition avenir Québec de baisser les seuils d’immigration.
Cependant, le maire a fait valoir que l’argument voulant qu’on baisse le seuil pour mieux intégrer les immigrants ne s’appliquait pas à Québec.
« J’entends beaucoup [qu’on] a des problèmes de rétention et que si on règle les problèmes de rétention, il va en rester plus [des immigrants]. Bien, à Québec, on n’a pas de problèmes de rétention. À Québec, on retient 94 % des immigrants. Alors sacrez-nous patience avec les problèmes de rétention ! » a-t-il lancé.
Plus tôt en matinée, M. Labeaume avait refusé de confirmer s’il s’opposait à une baisse des niveaux d’immigration, comme l’avait dit le chef libéral, Philippe Couillard, après leur rencontre. « J’ai rien à dire là-dessus. »
M. Gosselin s’est a quant à lui contenté de dire qu’on « lançait des chiffres » sur les seuils d’immigration, mais que le cœur du problème était bureaucratique. « Pourquoi, encore aujourd’hui, un employeur doit prouver au gouvernement […] qu’il a des besoins de main-d’œuvre pour aller recruter ailleurs ? La bureaucratie est incroyable. »
À l’heure actuelle, la Coalition avenir Québec domine les intentions de vote dans toute la région de Québec à l’exception de Taschereau, où les quatre partis sont au coude-à-coude.