

De la course serrée qui s’annonce à Montréal entre Denis Coderre et Valérie Plante au virage à 180 degrés qui se profile...
De la course serrée qui s’annonce à Montréal au virage à 180 degrés qui se profile à Saguenay, tour d’horizon des batailles les plus intéressantes à suivre ce dimanche 5 novembre.
Tous les yeux sont évidemment tournés vers Montréal, où le maire Denis Coderre serait menacé, un scénario qui semblait pourtant invraisemblable il y a quelques semaines. Si elle l’emporte, Valérie Plante sera non seulement la première mairesse de l’histoire de la métropole, mais celle qui aura permis le retour de la gauche à la tête de la Ville depuis Jean Doré.
L’émergence d’un clivage gauche-droite est d’ailleurs l’un des traits marquants de ces municipales, selon le professeur Jérôme Couture de l’Université Laval. « À Québec, on a un choix qui ressemble à ce qu’on peut trouver aux autres paliers de gouvernement avec la gauche et la droite. On n’était pas habitués à voir ça au municipal. La même chose peut se poser à Montréal. »
Les deux villes n’ont toutefois pas la même propension au changement. Les électeurs de Montréal ont montré dans le passé qu’ils étaient prêts à montrer la porte à leur maire. On se rappellera que Gérald Tremblay a défait Pierre Bourque en 2002 et que ce dernier avait battu Jean Doré en 1994.
Or à Québec, aucun maire sortant n’a été défait depuis 1938 et tout laisse croire que 2017 ne dérogera pas à la règle. Le sondage le plus récent donnait à Régis Labeaume 51 % des voix, devant Jean-François Gosselin, chef de Québec 21, et Anne Guérette, de Démocratie Québec.
L’équipe du maire sortant pourrait toutefois perdre des plumes dans les districts où Québec 21 promet de causer des surprises. Depuis 2008, l’opposition n’a jamais pu ravir à Équipe Labeaume plus de 3 sièges sur 21 au conseil municipal. Surtout, les résultats du 5 novembre permettront, pour la première fois, de mesurer le poids politique du courant incarné par les bruyantes et influentes radios d’opinion.
À Laval, aucun sondage indépendant ne permet de savoir si le maire sortant, Marc Demers, est hors de danger. L’ex-policier, qui a pris la tête de la ville en 2013 en promettant de faire le ménage après l’ère Gilles Vaillancourt, fait cette année face à plusieurs candidats bien organisés. Jean-Claude Gobé, arrivé deuxième il y a quatre ans, tente de nouveau sa chance, tandis que le conseiller Michel Trottier saute dans la mêlée en misant sur la mobilité et l’environnement. Quatre autres prétendants au poste de maire, dont Sonia Baudelot, pourraient brouiller les cartes.
À Sherbrooke aussi, le maire sortant, Bernard Sévigny, jouit d’une confortable avance de 20 % selon le dernier sondage devant l’indépendant Steve Lussier et Hélène Pigot, de Sherbrooke Citoyen. Reste à savoir s’il peut obtenir la majorité au conseil municipal. « Dans le cas de Sherbrooke, c’est la troisième fois qu’il essaie d’obtenir la majorité », note à cet égard le professeur Couture.
Même chose à Gatineau, souligne-t-il. Le maire sortant, Maxime Pedneaud-Jobin, n’avait que quatre conseillers sur dix-huit de son côté au cours du dernier mandat, son premier. Deux des conseillers de l’opposition — Sylvie Goneau et Denis Tassé — l’affrontent à la mairie, en plus de Clément Bélanger et Rémi Bergeron.
Du côté de Trois-Rivières, le conseiller Jean-François Aubin voudrait bien déloger le maire sortant, Yves Lévesque. Or les sondages laissent croire qu’il sera maintenu en poste, malgré une certaine usure après 16 années au pouvoir. Ce sera par contre son dernier, a-t-il promis lors de l’annonce de sa candidature en mai. En incluant ses années comme maire de Trois-Rivières Ouest et celles où il était simple conseiller, M. Lévesque est en politique municipale depuis pas moins de 23 ans.
À Lévis, l’ancien député libéral Gilles Lehouillier voguait vers une confortable réélection par acclamation quand un candidat s’est manifesté à la dernière minute. André Voyer voulait au minimum forcer le maire sortant à débattre et à défendre ses idées. « Je ne me présente pas contre Gilles Lehouillier, mais pour la démocratie », disait-il à Radio-Canada quand il a fait le saut. Il faut dire que la concurrence politique est traditionnellement plus faible à Lévis qu’ailleurs. La prédecesseure de M. Lehouillier, Danielle Roy-Marinelli, avait d’ailleurs été élue sans opposition en 2009.
À Longueuil et à Saguenay, le départ des maires sortants a rendu les campagnes beaucoup plus stimulantes et imprévisibles. À Saguenay en particulier, le départ après 20 ans de Jean Tremblay met la table à un changement majeur au conseil municipal, non seulement au poste de maire, mais dans les districts. Selon le plus récent sondage, l’ancienne conseillère de l’Équipe du renouveau démocratique Josée Néron creuserait son avance sur l’ancien ministre conservateur Jean-Pierre Blackburn, le gestionnaire Arthur Gobeil et le médecin Dominic Tremblay. Or une victoire la placerait face à une opposition morcelée au conseil municipal, avec vraisemblablement de nombreux indépendants et des conseillers du parti de l’ancien maire Tremblay.
Du côté de Longueuil, trois femmes proposent de succéder à Caroline St-Hilaire. Plus proche de la mairesse sortante, Sylvie Parent défend les couleurs du parti de Mme St-Hilaire, Action-Longueuil, face à celle qu’elle a défaite lors de la course à la chefferie, Josée Latendresse. Sadia Groguhé, une ancienne députée néodémocrate, convoite aussi le poste. Or comme à Laval, les paris sont ouverts sur l’issue du vote parce qu’aucun sondage indépendant n’a été réalisé pendant la campagne.
À l’extérieur des grands centres, on surveillera notamment l’élection à Sept-Îles, où le maire sortant, Réjean Porlier, se fait chauffer par Russel Tremblay. La section locale de Radio-Canada rapportait cette semaine qu’une importante coalition d’entrepreneurs s’était ralliée à ce dernier. Dans une ville fragile sur le plan économique, cela n’a pas dû passer inaperçu.
Le scrutin revêt en outre un intérêt particulier à Lac-Mégantic, où se tient la première véritable élection depuis le départ à la retraite de Colette Roy-Laroche. En 2015, l’ancien maire Jean-Guy Cloutier avait pris le relais, pour un mandat de deux ans, mais il a préféré ne pas se représenter. Les électeurs devront choisir dimanche entre le journaliste Ronald Martel, la conseillère sortante Julie Morin et le chasseur de têtes Jean Saint-Pierre.
On jettera aussi un coup d’oeil sur la Gaspésie, où Gaspé vit un scénario similaire à celui de Lévis. Là aussi, un candidat de dernière minute s’est manifesté pour éviter que le maire sortant, Daniel Côté, ne soit élu sans avoir à débattre. Jean Lapointe s’est fait connaître dans la région pour son combat en faveur de meilleurs services d’hémodialyse dans la région. Enfin, Percé aura l’occasion de se reprendre en mains après la mise en tutelle de la municipalité l’an dernier.
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