Québec débourse 462 millions pour contrer la violence sexuelle et conjugale

Les nouvelles résidences pour personnes violentées — quatre au total — s’implanteront à Montréal, en Outaouais et en Abitibi-Témiscamingue, des régions qui «ont plus de besoins», selon la ministre responsable de la Condition féminine, Isabelle Charest.
Photo: Marie-France Coallier Le Devoir Les nouvelles résidences pour personnes violentées — quatre au total — s’implanteront à Montréal, en Outaouais et en Abitibi-Témiscamingue, des régions qui «ont plus de besoins», selon la ministre responsable de la Condition féminine, Isabelle Charest.

Québec déboursera plus de 462 millions de dollars sur cinq ans pour contrer la violence sexuelle et conjugale, notamment en sortant de terre quatre maisons d’hébergement pour femmes. Le gouvernement souhaite ainsi mettre sur les rails 166 des 190 recommandations du rapport Rebâtir la confiance en prévention des violences.

Un an après la publication du rapport transpartisan, élaboré par des experts et des élues des quatre groupes parlementaires, 120 des 190 recommandations étaient « en chantier », soit 63 %. Pour les cinq prochaines années, le gouvernement s’engage à verser 462,4 millions de dollars afin d’accélérer le rythme. À terme, la « Stratégie gouvernementale intégrée pour contrer la violence sexuelle, la violence conjugale et Rebâtir la confiance 2022-2027 » permettra la mise en chantier de 166 des 190 recommandations du rapport.

Nouvelle stratégie

 

« C’est une nouvelle stratégie qui consolide la réponse gouvernementale au rapport », a signifié lundi la ministre responsable de la Condition féminine, Isabelle Charest, à Québec.

« Il reste 24 recommandations sur lesquelles on travaille, a convenu l’élue de la Coalition avenir Québec. Il y en a qui nécessitent des travaux avec la magistrature. […] Ce n’est pas une stratégie qui est ferme, qui est finale, mais qui est plutôt encore en évolution. » Sur les 190 recommandations de Rebâtir la confiance, « rien n’a été écarté », assure Mme Charest.

En réalité, sur les 462,4 millions prévus dans la stratégie, 324,9 millions constituent de nouvelles sommes. Le reste a déjà été engagé ou annoncé. La part du lion des investissements doit servir à la mise sur pied de nouvelles maisons d’hébergement, à l’accompagnement des personnes « qui souhaitent sortir de la prostitution » et à l’amélioration du financement versé aux organismes du milieu.

Les nouvelles résidences pour personnes violentées — quatre au total — s’implanteront à Montréal, en Outaouais et en Abitibi-Témiscamingue, des régions qui « ont plus de besoins », selon Isabelle Charest.

« On parle de quatre maisons. C’est sûr que ce n’est pas suffisant, a affirmé lundi Louise Riendeau, coresponsable des dossiers politiques au Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale. Mais on nous parle aussi d’un comité avec plusieurs ministères qui va continuer à regarder ce problème-là. »

Des sommes toujours en attente

 

Il y a actuellement « une centaine » de maisons d’hébergement à travers le Québec, selon le Regroupement. Et les sommes prévues dans le dernier budget du Québec n’ont pas encore toutes été envoyées sur le terrain.

« On garde confiance, mais certainement qu’on va réinterpeller si [elles tardent encore] », a ajouté Mme Riendeau.

Pour contrer les violences sexuelles plus particulièrement, la Stratégie gouvernementale vise notamment le recrutement de policiers formés en la matière et l’augmentation des séances de formation offertes. Québec souhaite aussi lancer un outil d’évaluation du risque de violences, auquel les corps policiers pourraient accéder. Le gouvernement s’engage par ailleurs à « étudier le recours à la justice réparatrice » dans le système de justice québécois.

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