Les partis d’opposition s’impatientent face à la pénurie d’infirmières

Le gouvernement Legault dit avoir été pris de court par la quantité d’infirmières qui ont quitté le réseau ces derniers mois. Une surprise qui étonne les oppositions à l’Assemblée nationale, qui s’impatientent.
« Le ministre aurait dû prévenir [le coup]. Pourquoi se rentre-t-il la tête dans le sable en espérant que ça finisse par passer ? » a lancé le député solidaire Vincent Marissal lors de la période de questions.
Le ministre de la Santé, Christian Dubé, aurait dû agir « depuis le début de l’été » pour améliorer les conditions de travail des infirmières et mettre en avant les « projets ratio », qui visent à augmenter le nombre d’infirmières par patient, a quant à elle fait valoir la cheffe libérale Dominique Anglade.
Le ministre Dubé a révélé mardi que la pénurie d’infirmières allait forcer la fermeture temporaire d’une urgence en Abitibi-Témiscamingue. Là comme ailleurs, le réseau manque de troupes et le recrutement est au ralenti. Mercredi matin, le premier ministre François Legault a reconnu avoir été dépassé par le nombre de départs. « On s’est rendu compte, au cours des derniers mois, que beaucoup de personnel était fatigué, puis, pour toutes sortes de raisons, a quitté le réseau. »
Or, les oppositions s’expliquent mal qu’on puisse être étonné par l’ampleur du problème. « Le seul qui semble surpris, c’est le gouvernement », a déclaré à ce sujet le leader parlementaire du Parti québécois, Joël Arseneau.
Un plan dans « les prochains jours »
La semaine dernière, le ministre Dubé avait promis de bientôt présenter un plan « robuste » pour recruter les 4000 professionnelles dont il estime avoir besoin pour permettre au réseau public de fonctionner normalement.
Or, ce plan n’est pas encore prêt, a reconnu le premier ministre Legault mercredi. « On travaille jour et nuit depuis des semaines pour mettre en place toutes sortes d’incitatifs qu’on va annoncer au cours des prochains jours pour convaincre les infirmières de revenir au travail, a-t-il déclaré. C’est difficile de trouver des solutions au manque d’infirmières. Donc, on est vraiment, actuellement, en train de tout regarder. On n’exclut absolument rien. »
Le gouvernement envisage notamment d’offrir des primes à l’entrée et la possibilité pour des infirmières retraitées de recevoir à la fois leur pension et un salaire.