Le retour des «manifestants pour la liberté» à Ottawa ?

Le calme retrouvé à Ottawa depuis l’occupation de son centre-ville l’hiver dernier pourrait bientôt être de nouveau perturbé. Les corps policiers d’Ottawa et de Gatineau se préparent au retour annoncé de « manifestants pour la liberté » qui comptent revenir dans la capitale fédérale à l’occasion de la fête du Canada. Certains d’entre eux pourraient même multiplier les visites les fins de semaine tout au long de l’été, si l’on se fie aux discussions sur le Web.
À deux semaines des festivités, la police d’Ottawa a voulu se faire rassurante pour les résidents de la capitale qui ragent encore que leur ville ait pu être prise d’assaut pendant 22 jours par des camions, des voitures et des centaines de manifestants en janvier et février. « 2022 sera une fête du Canada unique et sans précédent pour Ottawa. Et cela signifie que vous verrez des mesures de sécurité sans précédent », a fait savoir le sergent Andy Moore de la police d’Ottawa vendredi.
Pas de convois, mais des manifestants
Des organisateurs du Convoi de la liberté de l’hiver dernier comptent revenir manifester à Ottawa le 1er juillet. Une invitation virtuelle circule notamment pour un concert devant la Cour suprême, une marche jusqu’à l’hôtel de ville d’Ottawa, puis un « party de danse » sur la colline Parlementaire. Les manifestants y avaient érigé une scène, avec DJ, cet hiver.
« Nous avons reçu en ligne plusieurs questions au sujet de manifestations prévues et autres commentaires. Nous sommes au courant de ces discussions et nous planifions en conséquence », a réagi la police d’Ottawa sur Twitter vendredi.
À la demande de la Ville, la police interdira les manifestations de convois de véhicules.
« Tout le monde a le droit de manifester de façon légitime et pacifique, et nous protégerons toujours ce droit. Mais nous ne permettrons pas que se reproduisent les conditions qui ont abouti aux manifestations illégales de février dernier », a en outre insisté le sergent Moore, en conférence de presse, pour discuter de l’organisation de la fête du Canada.
Outre les manifestations attendues le 1er juillet, les organisateurs du Convoi de la liberté et du « tonnerre roulant » (Rolling Thunder) comptent également installer un nouveau camp de base, à l’extérieur de la ville, pour permettre des manifestations la fin de semaine tout au long de l’été, selon ce qu’a confié à la CBC l’un des cofondateurs du groupe Veterans 4 Freedom — qui avait participé à l’organisation de la manifestation de motocyclettes et de véhicules Rolling Thunder.
Les polices provinciales en renfort
Le gouvernement canadien a délaissé la colline Parlementaire, qui est toujours en rénovation, cette année pour placer la fête sur un site situé à l’ouest. Un deuxième emplacement sera érigé en face, de l’autre côté de la rivière des Outaouais, à Gatineau.
Puisque « l’empreinte de l’événement » aura une « plus grande envergure » et qu’Ottawa attend une foule plus importante cette année, mais aussi « un niveau accru de manifestations et activités connexes », la police d’Ottawa a prévenu qu’il y aura « une considérable augmentation de la présence policière », de même que plusieurs fermetures routières.
Vertement critiquée pour sa mauvaise gestion du Convoi de la liberté cet hiver, la police d’Ottawa a assuré qu’elle saurait compter sur les ressources nécessaires pour maintenir le calme le 1er juillet. Elle profitera du soutien de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et de corps policiers provinciaux et municipaux — que le sergent Moore n’a pas voulu nommer.
La police de Gatineau collabore quant à elle avec la police d’Ottawa, la GRC, ainsi que la Sûreté du Québec, a indiqué l’inspecteur-chef Yannick Bélisle.
Le Convoi de la liberté a paralysé le centre-ville d’Ottawa et les abords du parlement pendant 22 jours cet hiver. Une importante opération policière avait fini par démanteler l’occupation, entre les 19 et 21 février, après que le gouvernement de Justin Trudeau a invoqué la Loi sur les mesures d’urgence le 14 février. Il l’a révoquée neuf jours plus tard, une fois le convoi dispersé.