Vous appelez cela une campagne électorale?
Plus que jamais, la présente campagne municipale à Montréal est difficile à suivre. Il ne me semble donc pas étonnant d’apprendre par un sondage qu’il y ait un grand nombre d’indécis. Et quel sera le taux de participation au scrutin ?
Les candidats à la mairie ont choisi de s’adresser aux citoyens surtout par réseaux sociaux et des points de presse mis en scène devant une poignée de journalistes. Or, dans les actualités, la campagne électorale à Montréal est souvent éclipsée, occupant peu de temps d’antenne chaque soir ; idem dans le cadre d’émissions d’affaires publiques. Le nombre de chroniques dans les journaux est faible. Je compte sur mon journal d’arrondissement afin d’en savoir plus quant au bilan de l’administration locale sortante et aux promesses des candidats. Porte-à-porte inexistant dans notre voisinage, aucun document laissé dans les boîtes aux lettres, sauf en ce qui touche le scrutin comme tel.
La campagne semble se dérouler à huis clos, sur invitation, devant tel ou tel organisme, devant un groupe de jeunes adultes. C’était sur le Web, apprend-on le lendemain. Le clientélisme que privilégient les partis laisse l’impression d’exclure les plus de 65 ans, à qui l’on fait miroiter de minces promesses, soit le transport en commun gratuit en un jour lointain, davantage de bancs dans les parcs, des ascenseurs dans le métro et des traverses de piéton adaptées au rythme de leurs pas.
Ni Plante ni Coderre ne semblent vraiment se préoccuper de la destinée des retraités aux antipodes selon leurs revenus : ou ils vivent plutôt en solitaire avec de maigres moyens, ou ils se résignent à ne vivre qu’entre retraités dans une résidence privée pour aînés dans un environnement où ils se sentiront plus acceptables socialement que dans une ville qui vénère la jeunesse et les cyclistes. Et la cerise sur le gâteau, c’est quand un autre sondage nous révèle que ce que désirent plus que tout les plus vieux, c’est la propreté et la sécurité de leur ville, n’est-ce pas réducteur ? Plante attirerait les jeunes, Coderre, les vieux, vraiment ?
Ne comptons pas sur les débats télévisés. Si le second se déroule à l’instar du Face-à-face sur LCN, une foire d’empoigne cacophonique où l’on n’a en réalité rien appris, vieux ou jeune, le citoyen montréalais se demandera non pas pour qui voter, mais pour quoi.
Et en tant que personne âgée, j’ignore encore ce que pourraient faire mon arrondissement et ma métropole afin de devenir une collectivité vraiment amie d’aînés pas aussi inutiles, encombrants et fragiles que l’on croit.