
Israël ne quittera pas la Syrie avant que l’Iran ne fasse de même

Israël poursuivra ses opérations militaires en Syrie tant que l’Iran ne se retirera pas de ce pays, a averti mardi le ministre de la Défense Naftali Bennett évoquant un « Vietnam » pour Téhéran, après une série de frappes imputées à l’armée israélienne en territoire syrien.
« L’Iran n’a rien à faire en Syrie […] et nous n’arrêterons pas tant qu’ils [les Iraniens] n’auront pas quitté la Syrie », a-t-il déclaré lors d’une interview à la chaîne Kan 11, sans toutefois revendiquer explicitement les raids que plusieurs médias d’État syriens et ONG ont attribués à l’aviation israélienne.
Lundi soir, quatorze combattants iraniens et irakiens ont été tués dans des raids nocturnes en Syrie, pays en guerre et voisin d’Israël, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) en affirmant que les frappes avaient été menées « probablement » par Israël.
Depuis le 21 avril, cette ONG et des médias d’État syriens ont fait état d’au moins six frappes imputées à Israël contre des positions iraniennes ou de groupes proches de l’Iran, y compris le Hezbollah libanais, en Syrie.
L’Iran et le Hezbollah, bêtes noires d’Israël, aident militairement le régime syrien de Bachar al-Assad dans sa guerre contre les rebelles et les djihadistes.
L’Iran est « entré » en Syrie dans le cadre de la guerre dans ce pays et cherche à « s’implanter » à la frontière israélienne afin de « menacer » des villes comme « Tel-Aviv, Jérusalem et Haïfa », a ajouté M. Bennett.
« L’Iran est devenu un fardeau. C’était auparavant un actif pour les Syriens, ils [les Iraniens] ont aidé Assad contre Daech (un acronyme en arabe du groupe djihadiste État islamique), mais ils sont devenus un fardeau », a martelé le ministre israélien, appelant le pouvoir iranien à faire face à la crise du nouveau coronavirus plutôt qu’à poursuivre son « aventure terroriste ».
Chef de la formation de la droite radicale Yamina, Naftali Bennett avait été nommé ministre de la Défense à l’automne 2019 mais il pourrait perdre ce titre dans les prochains jours.
À la faveur d’un accord pour un gouvernement d’union et d’urgence face à la pandémie, le premier ministre Benyamin Nétanyahou et son ex-rival électoral Benny Gantz ont conclu un accord sur le partage du pouvoir pendant les trois prochaines années.
Or Benny Gantz, un ancien chef d’état-major, a déjà indiqué qu’il serait ministre de la Défense pendant les 18 premiers mois du futur gouvernement, avant de remplacer Benyamin Nétanyahou à la tête du gouvernement.
Naftali Bennett dit, lui, craindre de voir les forces pro-iraniennes s’enraciner dans le sud de la Syrie, notamment dans le Golan, à la frontière israélienne. Une partie du Golan syrien est occupée par Israël.
« Dans un an, nous risquons de nous réveiller avec 10 000, 20 000 missiles nous menaçant. Pour eux [l’Iran], ce sera une aventure, ils seront à 1000 km de chez eux… mais ce sera aussi leur Vietnam d’une certaine manière », a-t-il dit.