La Ville de Mercier espère stopper un projet de carrière

Aux prises avec un problème de contamination de sa nappe phréatique depuis des décennies, la municipalité de Mercier espère maintenant stopper un projet de carrière, malgré une récente décision de la Cour supérieure favorable au promoteur.
L’entreprise Agrégats Lefebvre souhaite exploiter une carrière pendant au moins 10 ans sur le territoire de la municipalité située au sud-ouest de Montréal. Or Mercier a adopté un règlement qui interdit l’implantation de ce genre d’exploitation. La Ville a donc refusé de lui émettre le certificat de conformité essentiel pour la suite des démarches de l’entreprise.
Dans une récente décision, la Cour supérieure a toutefois statué que la municipalité a outrepassé ses pouvoirs en refusant de se rendre à la demande d’Agrégats Lefebvre, qui exploite déjà une sablière.
Appel à l’aide
En plus de porter la décision en appel, la mairesse Lise Michaud a interpellé mercredi les différents partis afin de leur demander de mettre un frein au projet. Selon ce qu’elle a fait valoir, les différents candidats ont promis de l’appuyer, dont le député libéral sortant Pierre Moreau.
« Il faut absolument éviter l’implantation de quelque carrière que ce soit ici. Nous avons déjà reçu un lourd héritage environnemental dans le passé avec les lagunes de Mercier », a rappelé Mme Michaud. Ce cas constitue en effet l’un des plus importants exemples de contamination des eaux souterraines en Amérique du Nord.
Tout cela découle de l’autorisation, en 1968, de l’enfouissement d’huiles usées et de déchets pétrochimiques. S’ensuivit l’implantation d’un incinérateur qui déversa lui aussi des substances toxiques. Des années plus tard, la pollution du sol est encore très sérieuse. Aucune solution durable n’a encore été mise en place pour tenter de venir à bout de cette crise environnementale.
« Depuis 45 ans, nous demandons un centre de recherche dans la région afin de nous assurer qu’un tel désastre ne se reproduira pas. Et voilà maintenant qu’une entreprise privée veutimplanter une carrière et dynamiter des terres situées tout près des lagunes ! Ça n’a pas de sens qu’en tant qu’élus et citoyens de Mercier nous ne pouvons pas, à cause de ce jugement, bloquer ce projet ! », a dénoncé la mairesse.
Lise Michaud craint que le pompage d’eau nécessaire pour exploiter la carrière n’aggrave la migration des contaminants dans le sol. Elle estime aussi que cette exploitation risquerait d’exacerber les problèmes d’accès à l’eau que vivent souvent les agriculteurs de la région. La vaste majorité du territoire de Mercier est agricole.