Le Festif 2022 en cinq moments forts

La 13e édition du Festif de Baie-Saint-Paul a subi les contrecoups d’une météo orageuse et de la COVID-19, qui ont forcé l’annulation de spectacles très attendus, mais le festival musical de Charlevoix a tout de même réservé plusieurs moments mémorables cette année. Tour d’horizon en cinq prestations exceptionnelles.

1 Le rendez-vous inattendu | Safia Nolin ayant dû annuler sa participation au festival à la toute dernière minute, Matt Holubowski a reçu un coup de téléphone vendredi soir où on lui demandait s’il souhaitait venir donner un spectacle samedi en fin d’après-midi. Défi très bien relevé au pied levé, en solo, sur une scène installée en plein champ, entourée de balles de foin. Il a pigé dans quelques albums, en plus de présenter du nouveau matériel, en prévision d’un album dont la parution devrait suivre plus tard cette année. Et comme la magie opère souvent de façon spontanée au Festif, le hasard a voulu que la pluie se mette à tomber fortement en fin de prestation. Qu’à cela ne tienne, Matt Holubowski a invité le public à monter sur scène, à l’abri, avec lui, pour boucler le spectacle avec «L’imposteur», de son album «Solitudes», au moment où un arc-en-ciel apparaissait.    Ludovic Gauthier
2 Détente musicale sous les arbres | Le parc de la Virevolte accueille habituellement les spectacles les plus folks du Festif de Baie-Saint-Paul. C’est là que les festivaliers peuvent s’asseoir sous les arbres pour écouter un spectacle, tout en fuyant le soleil pour quelques instants ou en se remettant des excès de décibels de la veille. Cette année, dans le cadre de ce qui est son seul festival cet été, Tire le coyote a fait honneur à cette scène de type «nid d’oiseau» ou «hutte de castor» fabriquée avec du bois récupéré de la région. Le répertoire ratissait large, et de belle façon, avec quelques classiques livrés avec cinq autres musiciens sur scène, dont «Désherbage», «Ma révolution tranquille» et «Le ciel est back order». La veille, on a remarqué la prestation entre le folk et le country-rock de Pearl Charles, et jeudi, Édith Butler a offert un très beau coup d’envoi, notamment avec «Dans l’bois». Jay Kearney
3 Le pinacle punk de Baie-Saint-Paul | Même s’il est devenu cliché de souligner qu’Hubert Lenoir est une bête de scène, il faut dire qu’il a littéralement fait exploser la foule vendredi, avec une prestation où tout y était : la musique très festive trash de ses deux albums, les sauts dans la foule et une impression d’assister au spectacle le plus couru de l’histoire du Festif. La recette était idéale pour «Ton Hôtel», «Fille de personne II» et «QUATRE-QUARTS», le tout livré à plein régime. Et comme la météo a fait des siennes de jeudi à dimanche, avec des épisodes d’orages qui ont forcé l’annulation de trois spectacles prévus à la grande scène, Hubert Lenoir aura été le seul à boucler une soirée. Et d’une très belle façon. Personne, d’ailleurs, n’aurait pu lui succéder sur scène et offrir un meilleur spectacle. À part peut-être Gros Mené, qui a donné une leçon irréprochable de rock pesant en direct du « pit à sable » de la municipalité, dans un décor parsemé de voitures écrasées et de feux de camp. Jay Kearney
4 La rivière et la foule | C’est devenu une tradition au Festif: une scène flottante est installée dans la rivière du Gouffre, et le public peut assister au spectacle en s’agglutinant un peu partout sur les rives ou directement dans la rivière, installé sur une chambre à air. Comme l’accès au spectacle peut être gratuit et que le Festif est toujours marqué par de grandes chaleurs, le bouche-à-oreille a rapidement fait du rendez-vous dans la rivière un incontournable de la fin de semaine. Jamais il n’y avait eu autant de monde qu’à la prestation de P’tit Belliveau, samedi, après celle, très courue également, de Geoffroy, le vendredi. Trop de monde ? Certains évoquaient l’enjeu de la croissance de l’événement, cette fin de semaine. Bon an mal an, environ 40 000 personnes viennent au Festif, un festival qui avait attiré tout au plus 2000 personnes à sa première édition. Caroline Perron
5 La prestation à revoir | On se doutait bien que Bon Enfant allait faire décoller la soirée du vendredi sur la grande scène. Après tout, le groupe s’appuie sur de solides assises musicales, dont Alex Burger, et une chanteuse, Daphné Brissette (anciennement de Canailles), qui est elle-même une bête de scène. Ils ont déjà deux albums à leur actif, et on peut dire que les pièces de «Bon Enfant» et de «Diorama» prennent beaucoup de tonus lorsqu’elles sont déclinées sur scène, avec en prime les solos et segments d’improvisation qui enrichissent le tout. Ils ont mis la table pour la suite, avec Clay and Friends, contactés à la toute dernière minute, en raison du désistement d’une tête d’affiche qui devait venir de France, L’impératrice, pour cause de cas de COVID-19. Un exemple qui démontre que, même si les festivaliers ont clairement fait fi de la pandémie pour les quelques jours de festival, le virus est toujours là. Jay Kearney

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