Mission accomplie au FEQ malgré les défis

C’était à Half Moon Run que l’organisation du Festival d’été de Québec avait confié le mandat de river le clou à son édition 2022 sur les plaines d’Abraham.
Photo: Sebastien Dion C’était à Half Moon Run que l’organisation du Festival d’été de Québec avait confié le mandat de river le clou à son édition 2022 sur les plaines d’Abraham.

Dimanche soir, c’était à Half Moon Run que l’organisation du Festival d’été de Québec (FEQ) avait confié le mandat de river le clou à son édition 2022 sur les plaines d’Abraham, le trio montréalais profitant de l’occasion pour inviter Daniel Bélanger et les Soeurs Boulay à partager la scène. « On avait promis un Festival d’été de Québec comme avant la pandémie » et c’est ce que l’organisation a livré, se réjouissait Anne Hudon, p.-d.g. du Festival, lors d’une conférence de presse bilan plus tôt en journée, avouant néanmoins que la planification de cette édition ne s’est pas faite sans devoir surmonter de nombreux défis liés notamment à la pandémie, à la pénurie de main-d’oeuvre et à la configuration remaniée des sites.

« Ce ne fut pas une édition post-pandémie, mais bien une édition en situation de pandémie », a souligné Louis Bellavance, vice-président au contenu et à la direction artistique du Festival d’été de Québec, reconnaissant que l’émergence d’une septième vague de contagion n’était pas dans les plans de l’organisation. Le virus a continué à perturber le cours normal des choses musicales, six ou sept artistes ou groupes ayant dû annuler leur présence, dont Alison Wonderland programmée avant Maroon 5 sur les plaines, le plus grand succès populaire de cette édition du festival qui passera toutefois à l’histoire grâce au concert, qualifié « d’historique » par le VP, du groupe Rage Against the Machine. Nous ne le contredirons pas !

Louis Bellavance lui-même a dû se soumettre à six tests durant le festival, le virus ayant « donné quelques frousses » aux programmateurs. « Nous étions sous protocole COVID avec l’équipe de Jack Johnson et celle de Rage Against the Machine », a-t-il confié au Devoir. Mais le plus important défi auquel a dû faire face l’organisation fut, cette année, de nature logistique : le FEQ a complètement revu la disposition de ses scènes et de ses sites d’accueil, laquelle devra encore être modifiée en vue de l’édition 2023.

Ainsi, l’organisation a d’abord abandonné la scène (gratuite) autrefois située place d’Youville, optant pour l’agrandissement du site en face de l’Assemblée nationale. Le lieu fut régulièrement pris d’assaut par les festivaliers, notamment pour les concerts de Tiken Jah Fakoly, Femi Kuti et Hubert Lenoir. « L’endroit a beaucoup de potentiel » qu’il faudra mieux exploiter à l’avenir, assure Bellavance. On le confirme : lors de nos visites, Calamine y a joué devant ce qui devait être sa plus grande foule vendredi soir dernier, une étape importante dans sa carrière. Le lendemain, la chanteuse country Tami Neilson a adouci nos moeurs avant que celles-ci aillent se faire raidir par les grooves assommants de Rage Against the Machine. Deux superbes performances dans un lieu accueillant et bien situé.

C’est toutefois du côté du parc de la Francophonie que la gestion des foules fut problématique. Le site, complètement repensé, aurait techniquement pu accueillir 15 000 spectateurs, mais en y ajoutant les bars, le mobilier et les deux scènes — une nouveauté —, la capacité baissait à 10 000 spectateurs. Plusieurs festivaliers ont ainsi eu le déplaisir d’être refoulés certains soirs particulièrement courus : la soirée punk de vendredi (Pennywise, Millencolin, Sum41) et celle consacrée au rap la veille (Young M.A., Freddie Gibbs), ont attiré des foules records.

La situation a été provoquée par les retards accumulés dans la rénovation du parc Georges V, juste en face du parc de la Francophonie, dont la réouverture avait initialement été planifiée à cet été ; en installant une scène par parc, ce grand site aurait eu une capacité de 25 000 spectateurs. Sans affiches à l’Impéral en basse ville, sans concerts place d’Youville ni animation de rue sur Saint-Jean, le FEQ concentre désormais ses activités sur la Grande Allée, près des plaines d’Abraham.

« Mon rêve de Festival d’été de Québec serait qu’un jour nous ayons un site unique : les gens valident leur laissez-passer une fois, ils entrent » et accèdent à toutes les scènes payantes, dit Louis Bellavance. « Je suis loin de penser que ce sera pour demain, mais j’en rêve ! »

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